lundi 28 décembre 2009

Une tranche de marbré savane.

Papy n'a pas attendu d'être veuf pour installer sa maîtresse dans le bâtiment C de son immeuble.
Papy avait des connections en Suisse, pas d'aiguilles à tricoter pour la grossesse de la petite du buraliste. pas d'aiguilles non plus pour sa maîtresse qui faisait du chantage au suicide.
Papy rentrait bourré pour le dîner, et amenait son beau-père avec lui pour l'apéro chez la Jeanine pour qu'il la ferme à table ensuite.

Papy n'était pas un mec bien en fait.

Papy a fini par se barrer avec elle. Papy a laissé sa femme crever avec un seul poumon viable. Papy a émancipé ses gamins pour qu'ils renoncent à leur héritage et leur a tourné le dos. Ainsi qu'aux autres. Papy a refait sa vie dans le bâtiment C.

Papy avait ses raisons, faut croire.

Papy avait dit qu'il arrêterait tout à 50 ans. Tout s'est arrêté juste avant ses 49 printemps. Papy ne disait plus que deux mots après son AVC.
Sympa et salaud.
Il faisait durer le "s" pendant des heures. Y'avait un suspense insoutenable. Puis la sentence. sympa. ou salaud.

Papy faisait ce qu'il pouvait.

Papy était malade. En moitiés. Papy a coupé la famille en deux. Choisis ton camp gamin. Ceux qui refont leur vie à 50 ans. et les autres. Ceux qui essayait de le voir malgré tout (le pathos, la route jusqu'à aix en provence, ses deux gamines et son horrible mégère). et les autres. Ceux qui n'arrivent pas à en vouloir à un malade. et les autres.

Papy.

sympa.

ou salaud.





Dans ma tête, il avait 25 ans, 2 enfants, une très belle femme rencontrée dans le train de banlieue. Quand il invitait ses potes francs maçons à la maison, il rentrait en souriant et posait des steacks sur la table en rentrant. Sa contribution. Il faisait du camping, fumait des clopes, roulait en DS. Des souvenirs d'avant. Des souvenirs d'un autre. Mon héritage.

Chaque fois que j'entends parler de lui c'est un peu plus difficile de garder cette image d'un bonheur périmé.

Moi je voulais juste un papy brossard qui m'aurait fait du marbré savane.
j'ai eu un antihéros. un personnage. un sujet de roman.

Je viens de là. moi aussi.

vendredi 11 décembre 2009

mon petit chou


Pas ma faute, si chez moi on écoutait plutôt Procol Harum, Canned Heat, les Doors et Paul Williams.
Le seul album des Beatles que j'aie jamais eu, c'est Sergent Pepper. Je le connais par coeur, juré.
Le reste j'ai pas accroché ('jte quitte', il m'a dit quand je lui ai avoué dans l'ascenceur)
Ma rébellion à moi, pour faire chier mon père, c'était d'écouter les Stones.

ça je maîtrise.

grave.

mais eleonor rigby, franchement, je l'ai pas du tout reconnue hier soir.

(remarque qu'idiotheque j'avais pas non plus reconnu, en juin 2008. je dois avoir un problème avec les concerts à bercy)

Briefée par le fan club, je m'attendais au pire: Sir Paul, le dernier des Beatles, benêt et mal fringué.

Alors, oui, jme suis fait un peu chier la première heure. C'est normal, quand t'as passé la matinée au Père Lachaise, de pas trop kiffer les hommages à Linda et à John, et les publics un peu morts.

Après obladi oblada, j'ai promis — s'il fait yellow submarine, jme casse. Parce que ça me rappelait trop les cours de musique de 5e1, avec la prof aveugle, et son assistant qui voyait encore moins bien.

Mais ensuite, j'ai laissé tombé le cynisme (indéfendable, quand t'es cernée de fans ultimes) et franchement, il assure pépé.

juste j'aurais aimé qu'il chante when i'm 64.

en même temps, c'est vrai qu'il est un peu périmé pour cette chanson.



et en plus, il est pas du tout habillé comme un con

(classe les bretelles)

++++

La quote of the day of yesterday (all my troubles seem so far away)
" Charlotte Gainsbourg elle a failli mourir.
— quand elle chante on dirait qu'elle est morte."
© les musiciens, qui ne sont pas les derniers pour bitcher, hein.

poem for sarah

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.


W. H. Auden

lundi 7 décembre 2009

same shirt, different day

quand j'étais petite je remplissais mes gants de toilettes avec de l'eau

comme ça marchait pas, après je les mettais dans ma bouche et je buvais l'eau du bain

maintenant je croise les doigts pour avoir le temps de prendre une douche tous les matins

jsuis tellement fail sur ce coup-là qu'aujourd'hui j'ai acheté du shampoing sec

on repassera pour le glam

vendredi 4 décembre 2009

le mystère du sex appeal de thomas m.

Je suis longtemps passée à côté de phoenix
j'aimais pas trop leurs débuts, ça faisait un peu musique d'ambiance pour bar lounge à saint-malo
ils se voulaient trop américains pour être honnêtes
j'aimais pas trop leurs tronches, ça me rappelait les mecs de janson de sailly que je croisais au cathé
jsuis restée sur cette impression longtemps


sur la musique, j'ai changé d'avis cette année.
faut dire que là où je vis maintenant, y'a un prosélyte.
jsuis convertie, je viens même d'acheter pour la deuxième fois de l'année des places pour les voir en live.
j'ai traversé la manche pour eux (et lui). je raque 80 euros pour l'olympia en mars prochain.


par contre, encore aujourd'hui, il y en pas un des quatre que je mettrais dans mon lit
je dormirais dans ma baignoire, comme on disait en 4e2 à janson de sailly.


Mais je connais une meuf
du genre qui a plutôt bon goût en général
qui voue un culte sans borne à thomas mars.
ça me dépasse (surtout qu'il chante quand même très faux souvent).
je crois que j'ai compris le pourquoi du comment elle serait pas contre lui faire l'amour:
c'est parce qu'elle le compare aux trois autres.
(alors là, c'est sûr, c'est pas si pire)
donc, j'ai trouvé le crash test ultime pour elle:

thomas mars vs jordan des new kids on the block



(allez, viens, il reste de la place dans ma baignoire, pix')

jeudi 3 décembre 2009

hate it when you're hurt



je ferme ma bouche parce que qu'est-ce que tu veux que je te dise?
je fais pas partie des brodeuses qui tiennent la journée sur 3 souvenirs. je suis pas non plus la raconteuse, celle qui te fera sourire quand tu titubes.
qu'est ce que tu veux que je dise?




que ça se voyait, que ça sentait, qu'elle avait ce truc, qu'elle portait ça sur son visage
qu'elle avait déjà essayé, que c'était écrit, gravé, joué d'avance.
que ça se voyait qu'elle allait dans le mur
sur la mauvaise pente
et qu'elle appuyait très fort sur l'accélérateur


tu sais
à ce moment-là
je pense qu'elle savait que tu étais là.