faut que t'arrêtes de penser que t'en vaux pas la peine. qu'on se fait chier à tes côtés. que tes mollets sont trop gros ou que tes vannes ne font rire que toi. qu'on te trouve lourde ou qu'on te fuit.
il parait que même les belles ont des doutes. qu'elles se regardent dans le miroir et qu'elles se trouvent pas à la hauteur. qu'elles cherchent une main à tenir la nuit, quand il fait sombre.
il parait que même les intellectuels ne croient pas en eux. qu'ils cachent derrière leur regard inspiré et leurs poses intransigeantes des carences insoupçonnées. qu'ils avouent parfois, dans un soupir, manquer du courage de franchir la porte le matin.
il parait que même les barmans et les guitaristes se prennent des râteaux parfois, qu'il ne suffit plus de s'appeler gino et de porter une chemise entrouverte pour serrer la meuf idéale, celle avec des extensions, des talons de douze et un certain talent pour la cuisine.
il parait que même les working girls ont le blues. qu'elles vérifient cinquante fois par jour qu'elles captent bien, qu'il y a une raison technique pour laquelle elles n'ont pas d'amis et pas d'appels le week-end. que finalement, le chèque ne fait pas tout.
il parait que tous ceux que tu admires ont eux aussi besoin de quelqu'un pour leur tenir les cheveux quand ils vomissent.
faut que t'arrêtes de croire que tu vaux rien. qu'on te subit. qu'on n'ose pas te dire de la fermer. que chaque moment passé à tes côtés est douloureux.
personne ne me force.
faut que j'arrête de croire que je vaux rien. moi aussi.
2 commentaires:
Surtout que ca, c'est tellement bien.
dis donc, tu nous ferait pas une rechute de je déchire aigue toi?
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