jeudi 17 juin 2010

Morning saudade

Bien sur y'a son "ouais mais non les black keys ça fait trois semaines que je l'écoute ce titre" qui m'a un peu tuée. C'était pas le côté snobisme musical ta mère, parce que ca c'est plutôt mon truc faut dire.
C'était juste le constat que ça fait trois semaines que j'ai pas telechargé un mp3. Même pas un Podcast pour le métro. Rien, la diète de nouvelle musique. De toutes façons mon casque est cassé et dans celui de la pomme c'est pas la joie.

Quand j'ai vu le car airfrance tout à l'heure, j'ai eu vraiment envie de monter et de partir loin. Retourner y'a trois semaines, avant primavera, cette fois prendre de la drogue avec ramon et regarder le ciel pendant que Franck Black chante et surtout ne pas revenir. Ne pas prendre le métro avec mon nouveau sac et mon thermos de café. Ne pas rentrer là, toute seule.
Ce matin j'ai un gros chagrin, et jvoudrais juste qu'on me recoiffe et qu'on le dise encore que ça va aller.

mercredi 9 juin 2010

In it for the money

Ça fait dix jours maintenant que je travaille plus à la mine. J'ai échangé mon poste d'éternelle stagiaire contre un de chef, avec écran face au mur pour que personne ne vienne voir ce que je branle sur twitter.

A part ça, et la cantine, bien sûr, j'ai un peu de mal à kiffer la vibe.

Alors évidemment que mes copains me manquent. Et le quartier aussi (qui a dit les bars?)
Alors évidemment que telle l'eleve de première année de maternelle, dans 15 jours je pleurerai plus le matin en partant de la maison.

Peut être même que j'arriverai à m'entendre assez bien avec les mecs de la maquette (c'est toujours les gars techniques qui te sauvent). Et avec la meuf moche de l'accueil aussi.

Mais putain ça va être dur de faire de la merde comme ça tout le temps.
(tu la sens, là, ma grosse suffisance de fille qui a fait lettres modernes?)






mardi 25 mai 2010

Ok corral



Ça c'est vu, hein.
Tu l'as vu, jsuis sûre. Ce micro moment où j'ai essayé de me grandir. Les épaules en arrière, je tire les muscles du dos, parce que maintenant j'en ai (un peu).
Jme tiens bien droite maintenant, elle m'a bien expliqué Céline du clubmedgym. Comme si un fil tirait sur ma tête. Elle fait même le geste, Céline, avec ses deux doigts pincés au dessus du crâne. Je suis un pantin.

Je t'ai bien vue, en face, tu marches droit. Tes petites sandales vintage en cuir tressé, tes jambes un poil cagneuses au niveau articulations, ta tenue spéciale must have de Elle.
T'arrives pas si doucement.

Et toi aussi t'as vu. Comme je me suis redressée. Comme Céline m'a dit. Comme jfaisais pas le poids niveau fashion.
Mais comme j'ai assumé les tongs h&m à deux euros, mon non look uniqlo moins de vingt euros.

Je te l'ai joué à l'intox, et t'as baissé les yeux les épaules et même tes seins qui faisaient un peu la gueule.

T'as douté, tu t'es vérifiée dans la vitrine. Là t'es devenue mignonne. C'était pas difficile tu vois.


dimanche 9 mai 2010

wear sunscreen

faut que t'arrêtes de penser que t'en vaux pas la peine. qu'on se fait chier à tes côtés. que tes mollets sont trop gros ou que tes vannes ne font rire que toi. qu'on te trouve lourde ou qu'on te fuit.

il parait que même les belles ont des doutes. qu'elles se regardent dans le miroir et qu'elles se trouvent pas à la hauteur. qu'elles cherchent une main à tenir la nuit, quand il fait sombre.

il parait que même les intellectuels ne croient pas en eux. qu'ils cachent derrière leur regard inspiré et leurs poses intransigeantes des carences insoupçonnées. qu'ils avouent parfois, dans un soupir, manquer du courage de franchir la porte le matin.

il parait que même les barmans et les guitaristes se prennent des râteaux parfois, qu'il ne suffit plus de s'appeler gino et de porter une chemise entrouverte pour serrer la meuf idéale, celle avec des extensions, des talons de douze et un certain talent pour la cuisine.

il parait que même les working girls ont le blues. qu'elles vérifient cinquante fois par jour qu'elles captent bien, qu'il y a une raison technique pour laquelle elles n'ont pas d'amis et pas d'appels le week-end. que finalement, le chèque ne fait pas tout.

il parait que tous ceux que tu admires ont eux aussi besoin de quelqu'un pour leur tenir les cheveux quand ils vomissent.

faut que t'arrêtes de croire que tu vaux rien. qu'on te subit. qu'on n'ose pas te dire de la fermer. que chaque moment passé à tes côtés est douloureux.

personne ne me force.

faut que j'arrête de croire que je vaux rien. moi aussi.


mardi 13 avril 2010

meuf

Me marier, jcrois pas, non me marier jvois pas. J'ai jamais cru, ni voulu, déjà quand c'est mon anniversaire je rougis, alors là non. Pas envie d'être au centre de toute l'attention. Mon enterrement ça suffira.
Me marier, non j'y pense pas. J'aime pas ça, les belles chaussures, le chignon et la robe meringue, le château et la cariole avec les chevaux, les fleurs partout, sur les tables et dans les crinières. Tata Renée et puis les autres, les cousins qui mangent même le gras du jambon, la petite qui vient sans soutif sous son haut blanc et qui joue les ingénues, et ouais, déjà rien que Tata Renée jpeux pas.
Attends, c'est pas pour rien que je me suis fait virer du cathé. À 15 ans j'étais déjà convaincue, le mariage c'est la première cause de divorce. On avait fait un pacte avec ma bff de l'époque, plutôt mourir que d'epouser un mec. Pas assez rock'n'roll putain.

Pourtant j'ai pas de mauvais exemple à la maison, 40 ans que ça dure et pas de souci. Des hauts et des bas, bien sur mais au fond ça va.

Pourtant là on pourrait quand même, pour les enfants, pour les impôts, pour les grands mères, pour la mairie, l'école et la demande de HLM. On pourrait.

Mais
Me marier jcrois pas. Jsuis pas de celles-là. Jdois pas avoir le genre princesse du 77, jsuis pas la fille qu'on épouse. Je boxe dans une autre catégorie, jfais des enfants, puis je me débrouille. J'ai la caf et la carte de presse, des impôts j'en paye pas. Moi j'inspire pas ça à mes moitiés. Pas de demande officielle pas de bague pas de trucs romantiques pas de traiteur pas de buffet pas de réception. Ça doit pas m'aller au teint.

De toutes façons, t'as vu ce qu'on leur fait aux mariées chez moi?