Le surfeur n'est pas Patrick. C'est un garçon ex. Un dont je me souviens. Quand même, ça a duré au moins trois mois. Il était pas encore surfeur à l'époque, plutôt coiffeur. De lui j'ai gardé sa date d'anniversaire, c'est le code de mon téléphone. De lui j'ai gardé une image, comme je fais de tout le monde. Une baignoire dans une grande maison près de la mer (forcément). Il me lavait les cheveux. C'est tout. Je pourrais dire que je le vois encore en train de pleurer dans le couloir devant chez moi, mais non, ça j'ai occulté.
Maintenant il est surfeur. Maintenant il n'a plus mal quand il me voit (il y a prescription). Il a de grandes épaules maintenant, du coup son cul parait moins rond. C'est pas plus mal. Cet été, je l'avais pas vu depuis dix ans, mais il était là. C'est lui qui m'a tenu la main. On a perdu quelqu'un ensemble, alors je l'ai vu pleurer à nouveau, mais c'était pas de ma faute. Il faisait très beau, on a marché pas mal, on avait pas énormément de trucs à dire, comme souvent. On a regardé les gens sur la plage, on avait chaud et on était trop couverts. On sentait un peu la transpiration. Il voulait que je lui dise qu'il n'y était pour rien, que c'est possible parfois de perdre les gens, comme ça. Et qu'il fallait pas s'en vouloir de n'avoir pas rappelé. D'avoir fait comme d'habitude, parce qu'on a un peu mieux à faire. J'ai essayé de lui dire ça, je sais pas trop comment c'est sorti, si c'était compréhensible ou pas. S'il a compris. Je sais pas. J'ai eu l'impression d'essayer. Et pour fêter ça une fois même on a pleuré ensemble. Dans une église qui ressemble à un chalet. Un bâtiment moderne et moche. Je voulais lui dire que les gens peuvent avoir plusieurs vies. Je lui ai pas dit. C'était décidément trop con comme phrase.
Le surfeur je l'appelle poulet. J'ai jamais vraiment envie de le voir. Jamais vraiment envie de pas le voir. Il est là. Je lui envoie un sms quand je suis près de chez lui. Le surfeur a trouvé sa voie. J'aurais pas parié dessus. ça lui va mieux que la coiffure, c'est déjà ça.
Maintenant il est surfeur. Maintenant il n'a plus mal quand il me voit (il y a prescription). Il a de grandes épaules maintenant, du coup son cul parait moins rond. C'est pas plus mal. Cet été, je l'avais pas vu depuis dix ans, mais il était là. C'est lui qui m'a tenu la main. On a perdu quelqu'un ensemble, alors je l'ai vu pleurer à nouveau, mais c'était pas de ma faute. Il faisait très beau, on a marché pas mal, on avait pas énormément de trucs à dire, comme souvent. On a regardé les gens sur la plage, on avait chaud et on était trop couverts. On sentait un peu la transpiration. Il voulait que je lui dise qu'il n'y était pour rien, que c'est possible parfois de perdre les gens, comme ça. Et qu'il fallait pas s'en vouloir de n'avoir pas rappelé. D'avoir fait comme d'habitude, parce qu'on a un peu mieux à faire. J'ai essayé de lui dire ça, je sais pas trop comment c'est sorti, si c'était compréhensible ou pas. S'il a compris. Je sais pas. J'ai eu l'impression d'essayer. Et pour fêter ça une fois même on a pleuré ensemble. Dans une église qui ressemble à un chalet. Un bâtiment moderne et moche. Je voulais lui dire que les gens peuvent avoir plusieurs vies. Je lui ai pas dit. C'était décidément trop con comme phrase.
Le surfeur je l'appelle poulet. J'ai jamais vraiment envie de le voir. Jamais vraiment envie de pas le voir. Il est là. Je lui envoie un sms quand je suis près de chez lui. Le surfeur a trouvé sa voie. J'aurais pas parié dessus. ça lui va mieux que la coiffure, c'est déjà ça.
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