vendredi 28 mars 2008

and i told you to be fine

Je laisse filer mes phrases pour lui. Jusqu'ici je dois avouer que je les retenais, je les ancrais bien profond, je les notais toutes, sans exception. Je m'y cramponnais de toutes mes forces. Mais maintenant, quand elles naissent dans ma tête je les laisse souvent s'évanouir. Je cherche la légèreté, la disparition. Je ne sais pas si j'ai raison. Je me force beaucoup. Je ne regarde plus vers ma cicatrice, je sais qu'elle est plus petite.

Je laisse filer mes souvenirs de lui aussi. Je voulais tout écrire, pour moi. Tout raconter depuis le prologue, le début, les premières secondes et first times en tout genre. Je me suis arrêtée à la seconde nuit. Je voulais me souvenir de tout, de chaque minute, mais c'est impossible. L'effort est bien trop grand, ma mémoire bien trop rétive. J'ai laissé tomber. Pourtant je crois sincèrement que j'aimerais arriver au bout du récit. Parce que c'était que 6 nuits (et c'est quand même pas le bout du monde), et que je sens qu'elles s'effacent plus vite que je le voudrais. Il reste l'essentiel, les sensations, les traces et quelques instantanés de Léon. Mais le contexte, nada. Cette histoire, j'aimerais la graver et je fais que la laisser filer. Je lui redonne malgré moi la non-importance qu'elle aurait dû garder. Sa légèreté.

Aucun commentaire: