jeudi 31 janvier 2008

Qui perd gagne

Le lundi c'est rare d'avoir la win pour de vrai. Mais parfois ça arrive.
La win tardive de 19h30 mais la win tout de même.

La win donc, parce qu'il faut bien parfois que je gagne. Et parce qu'en y pensant je ne peux pas m'empêcher de sourire, même si je sais que c'est bien dérisoire. Ce lundi j'ai appris qu'il gardait mes messages (enfin pas tous, mais certains, les importants). Lundi j'ai eu des nouvelles de Léon, toujours par les mêmes chemins pas si détournés. Mes transmetteurs bienveillants m'ont raconté cette histoire, cette histoire de Léon se faisant clouer au pilori par sa régulière, parce qu'en fouillant ses affaires dimanche elle a découvert un message de moi. Celui où je lui disais aurevoir. J'y crois pas, j'en reviens pas d'apprendre qu'il a gardé mes mots, (pas si) bien cachés dans son ordinateur. Bon, pour lui, c'est carrément la lose de se faire avoiner pour ça. Mais putain, pour moi, c'est la win!

Mais bien sûr, la win du lundi ça ne dure pas. Et voilà mardi et voilà la lose du jour pour moi, comme le revers de la médaille, le retour de baton: il m'efface de sa vie virtuelle. Il essuie derrière moi, mes traces, nos liens, les preuves, à fond dans sa parano de trompeur en pleine rédemption. Il détruit mes restes et gomme mon passage. Et je peux que regarder, le regarder recouvrir du voile (forcément pudique) de l'hypocrisie les derniers vestiges de ma présence dans son lit durant ces trois mois.

Pourtant tout le monde sait maintenant, et tout le monde s'en fout. Bon ok, pas elle.

Passons. J'ai pas envie de parler d'elle.

Donc lui. Donc Léon. Léon m'efface. J'essaie de l'enterrer et il revient, là, il réapparait pour me rayer de sa vie, pour ne pas la heurter, pour la reconquérir, pour lui replaire.

Putain je le cognerai bien, là, maintenant. Je lui casserai bien la gueule.

Apres


Apres, originally uploaded by aqui-ali.


Après c'est le titre de cette photo qui n'est pas de moi même si je dois avouer que ça me plairait bien.

C'est une photo d'étreinte, qui se passerait bien de commentaires si j'étais moins prolixe en ce moment. Mais je me soigne avec mes mots et c'est difficile d'arrêter ma logorrhée de psychopathe.

Bref. C'est une photo prise avec un temps d'ouverture que j'imagine très très long. C'est pourtant juste un couple qui baise et qui se mèle jusque dans les pixels.

Bref 2. Cette photo je m'en remets pas, comme de Léon, je passe pas à la suivante, je passe pas au suivant. Je reste comme le lapin pris dans les phares, immobile sur le bitume. Je fais que la regarder, et quand je ferme les yeux, je suis dedans. Comme Léon.

mardi 29 janvier 2008

Putain

Ce truc a déjà quatre ans et c'est toujours aussi bon.



Sia - Breathe Me



Demain, j'aurai plus la forme et je raconterai ma win d'hier et ma lose d'aujourd'hui. Mais là je peux pas....

Liquidation totale

Bon on continue un peu les fins de séries mais en moins déprimant, parce que ça va bien de déprimer le samedi soir et puis le dimanche aussi mais bon le lundi faudrait quand même voir à arrêter le délire. D'ailleurs j'avais écris un truc bien bien noir sur le dimanche et tout ça, mais j'ai pitié de moi et je le mets au rebut pour l'instant.

Donc on va solder les instantanés de Léon. Les trucs bien et bons qui n'ont de toutes façons qu'un temps, une saison en fait. Le premier qui dit une Saison en enfer prend la porte, non mais.

...

Bon il reste pas grand'chose, deux petits riens, j'ai déjà fait un peu beaucoup le tour de la question, oui je sais faudrait voir à parler d'autre chose. Ou de quelqu'un d'autre. Oui je sais.

...

Le café qui crépite. ou plutôt le café qui fait crépiter les verres en plastique. Le café trop chaud dans des putain de gobelets, c'était vraiment la classe, ça. Un breuvage surnaturel, totalement vivant et musical, qui fait presque peur. Le cri du gobelet en plastique, celui que même pas en rêve tu tiendras dans ta main avant quinze bonnes minutes. C'était toujours quinze minutes de gagnées sur la journée qui s'annonçait dure, forcément dure.

...

L'écrit. Rien se dire, jamais, mais s'écrire toujours.. S'écrire le mal-être, les malentendus, les erreurs, les blackouts, les alcools, le malheur, la merde. Tout s'écrire parce que le dire, en discuter, ça aurait été vraiment tromper, partager ça en plus, on avait dit qu'on s'aiderait jamais. Non, on s'était écrit qu'on s'aiderait jamais. Voilà. S'écrire la chaleur, sous-entendre le désir dans chaque mot. S'écrire l'envie, et l'envoyer sur son écran. Ecrire reviens. Reviens Léon. Reviens Léon, quand il était back to black. Tout écrire ce qu'on a pas dit. Attendre ses mots, ses liens, ses signes. Regarder son nom qui clignote, là, en bas. Léon est en train d'écrire. Attendre et le lire. Pas toujours le comprendre mais essayer. ou pas. Juste écrire / attendre / écrire / attendre / écrire puis attendre et écrire encore juqu'à la fin de la nuit.

lundi 28 janvier 2008

Jalousie

Parfois

je lis les mots des autres, et je renonce à écrire les miens. Et les mots de cette autre-là, je donnerai tout pour les avoir inventés. Et si j'étais un homme, je ferai tout ce que je peux pour l'épouser, elle. Alors je cite, je peux faire que ça...

if i could tell.

how funny it is
that your bed and
the smell of your body
feel more familiar to me
than my own.

words.
i am thinking
about

you

precisely


the way you
did this
with your hair
and that with
my wrists
(you know)

how you said
no
and then
moaned
and asked for

more


i am thinking

about how

i want
to hear you

come.

dimanche 27 janvier 2008

Les soldes

Fins de séries. C'est la période qui veut ça. J'ai envie de terminer cette histoire que je raconte par bribes, le récit anarchique que j'ai entamé, de ce que j'ai vécu et de ce que j'ai fantasmé. En fait non, pas terminer, mais résumer. Je veux résumer. Retrouver la concision. Est ce que je vais arrêter enfin de m'étendre?

un résumé donc.
un résumé de mon retour chez les vivants, parce qu'avant lui j'étais pas vraiment là. Et maintenant je suis bien de ce monde. Et la souffrance en fait partie et le chagrin aussi. Mais putain que c'est bon.

Un résumé de trois mois d'une année. Un quart d'un trentième de mon existence. Un quart d'un trentième plus important que les dix dernières, un fragment plus qu'important. Et il n'aura jamais idée de ce qu'il a réveillé là.

///Parce que oui je suis casse-couille maintenant. Je bois trop aussi maintenant. Je suis souvent back to black. Et impudique surtout. Exhib' des sentiments et aussi de mon cul qui ne devrait regarder que moi. Une putain de bourgeoise pleine d'états d'âme et de regrets. Oui mais comme ça je me plais plus qu'avant. (alors, merci?)///

En résumé donc je l'ai rencontré et j'ai eu très envie de lui. Et j'ai pas calculé je jure. J'ai juste vécu ce désir à fond. Je l'ai suivi partout, dans le bon, dans le crade, dans le bas, dans la jouissance. Dans tout ce qui m'a rendue esclave de lui, je l'ai suivi.

En résumé j'ai presque rien vécu avec lui. Mais j'ai vécu entre lui. Entre les nuits y'avait des jours et des nuits, et puis des rendez-vous auxquels même moi je ne croyais pas vraiment. Entre lui. Entre deux nuits où tu te dis à chaque minute profite bordel, inspire et respire, enfin, profite. Parce que tu le sens bien qu'il y aura une fin et qu'elle promet d'être bien dégueulasse.

En résumé donc, meet Léon, eat Léon, fuck Léon puis fuck off. Puis survis. Ecris comme tu craches, pour l'envoyer très loin. Pour le faire lire, pour qu'il ne t'appartienne plus.

Mais putain t'as rien compris.

T'as vraiment rien compris, il t'a jamais appartenu celui-là.

samedi 26 janvier 2008

Harcelé

Traquer sa présence sur internet, ses battements de coeur virtuels, ses respirations par ci par là, c'est tout ce qu'il me reste et c'est comme une drogue. Juste savoir qu'il est là, ou ailleurs. Qu'il aurait pu me contacter mais ne l'a pas fait, qu'il aurait pu penser à moi, ou qu'il pense encore à nous....... Penser à lui et à ce qu'on a vécu, à ce qu'il en reste..... Je sais que c'est pas bon, qu'il faut arrêter, mais je n'y arrive pas.

C'est grave.


Je suis grave.

vendredi 25 janvier 2008

Le n'importe quoi du vendredi

Parce que mon homeboy geek me cite Lio dans les commentaires et que je me souvenais même pas des paroles poétiques de cette chanson, ni de la petite culotte de sa délicieuse interprète (qui porte magnifiquement la frange), parce que je n'ai croisé aucun ancien staracadémicien cette semaine (en tout cas aucun que j'aie reconnu) et parce que, y'a pas à chier, en 1981, on savait faire des clips nom de dieu...


Lio - Amoureux Solitaires (1981)

jeudi 24 janvier 2008

Chistole one time, chistole two times...

Aujourd'hui, une demande essssssspeciale de madame la sous-préfète: raconter l'alcool, parler chistole. Alors, attention, spéciale dédicace chérie!


It spurts. Finalement c'est bien d'en parler un lendemain de cuite. Quand l'ivresse s'est fait la malle et qu'il ne reste sur le carreau de ma gueule de bois que les boyaux qui se tordent et galopent comme des cheveaux sauvages sur une plage californienne (cherche pas, cette phrase n'a pas de sens, ni caché ni revendiqué, juste je pensais à Dirty Dancing et Patrick Swayze torse nu, ne me demande pas pourquoi).



(non non ne me demande pas pourquoi)




(non non n'insiste pas je te dirai pas)


Bref.


Se fracasser la tête. C'était notre préliminaire préféré. L'alcool pour se chauffer encore plus. Lui pour j'imagine faire tomber ses derniers scrupules d'adultérin qui s'assume pas vraiment. Ou peut être simplement parce qu'il buvait tout le temps. Au début, on s'était dit des tas de trucs sur notre rapport forcément malsain à l'alcool. Lui affirmait que ses bouteilles étaient sa seule famille (OK, il avait une légère tendance à dramatiser). Moi je disais juste que je préférais ma vie quand j'étais bourrée. Que c'était moins moche. Que c'était moins dur. Et que ça nous faisait déjà un truc en commun (en plus de la baise, et du fait qu'on confond toujours la droite et la gauche tous les deux —les directions, hein, faut pas abuser, on buvait beaucoup, mais quand même...)

Au menu donc: des cuites sévères, des apéros violents, des chistes monstrueuses, des mojitos, des caïpis, des demis, du rouge, du blanc, des shots de vodka, de la chartreuse même, des rhums arrangés aussi, des shots de n'importe quoi en fait, et puis du picon aussi mais le picon c'est pas bon. Tout était bon à prendre, tout était bon à boire. Tout ça pour la chaleur. Tout boire pour le blackout, pour partir du bar sur des chaussures à bascule et s'accrocher l'un à l'autre jusqu'au taxi, jusqu'à l'escalier. Monter six étages bourrés, six étages bordel, c'était pas humain. Six étages bourrés jusqu'au plumard, enfin.

Est-ce que l'alcool c'était le début, le starter, le tour de chauffe, ou vraiment un hobby, une passion? On y mettait tellement de coeur, on buvait avec tant d'application... C'était forcément un peu des deux. Une activité qui nous prenait un peu moins de la moitié du temps passé ensemble. Nos putains de préliminaires à des fins de nuits miraculeusement bonnes. Parce qu'avec tout ce qu'on buvait c'était quand même pas gagné qu'on y arrive. Qu'on dorme pas, qu'on vive ça. Miraculeux. Champions du monde de la baise catégorie bourrés. Oui c'était un putain de miracle qui nous amenait jusqu'au matin, direction courbatures et gueules de bois. Champions du monde.

mercredi 23 janvier 2008

Give me more

Le pire c'était pas son absence, mais son silence. Son silence qu'on excuse parce que tu comprends, il est comme ça. Pas vraiment parmi nous. Il est comme ça tu comprends, en plus c'est pas facile pour lui, il est pas libre tu vois. Oui je vois, oui je veux bien comprendre, mais ce que ça a fait de moi, ce silence, ça je comprends pas. Comme ça m'a fait crier et trembler, ce silence-là, comme ça a nourri une envie qui demandait que ça. Comme ça a rempli des jours et des nuits aussi.

Comment naissent les obsessions? comme ça, dans un silence percutant, dans un silence qui assomme la raison. Dans le silence d'un mec qui répond pas, jamais... Va comprendre, Charles.

Et c'était pourtant flagrant qu'il fallait pas lui écrire, pas chercher à le joindre si souvent. Fallait pas, mais j'ai pas pu lutter contre l'obsession, l'envie, la faim, tout ce que son silence avait fait éclore en moi. Et encore, je me retenais, je te jure, au moins une fois sur deux.

lundi 21 janvier 2008

Ma vie est passionnante

ce soir je vais regarder une famille formidable sur TF1 en mangeant une soupe.

et oui!

Oh no! not another taxi story

Oh, non. On va finir par croire que ma vie se joue dans des taxis. Ou que j'y passe tout mon temps. Ce qui est un peu le cas je dois l'avouer.

Bref.
Samedi soir: revival à donf'. Missions 2, 3, 4 et 5 et 19 et toutes les autres.
Samedi, Léon a laissé une preuve de vie. Otage depuis 4 semaines, mort et (presque) enterré, Léon a laissé une preuve de vie. Là. L'accident bête. Le truc que t'attends plus et qui te cloue, là. Alors, que faire?

Surtout rien, me dit Marie-Louise. Et me souffle ma conscience (enfin, ce qu'il en reste).
Surtout ne pas broncher. Rien faire, rien dire, rien.

Le silence pour une fois. Le silence qui vient de moi pour une fois. Le silence pour voir. Si c'est pas qu'un mirage. Pour voir. Attendre et rien dire. Dûr. En une seconde l'envie était re-là. Mangeait mon ventre. Si j'avais été épilée, sûr que j'aurais moins bien résisté.

Bon là, hier soir, mission 9 donc, ne pas répondre. Plutôt réussie.
Ok je ferme toujours pas les yeux à Place de Clichy. Ok je suis quand même passé là où on allait ensemble, voir si sa preuve de vie l'avait amené là aussi. Ok il y était pas et j'ai passé le reste de la soirée à le chercher dans toutes les foules que j'ai croisées. Ok, mais j'ai résisté. Rien fait, pas un pas vers lui. Putain j'étais fière, j'étais forte et j'avais quand même passé une bonne soirée.

Et mon histoire de taxi alors?
Voilà, voilà, deux secondes...
En rentrant je suis tombée sur un taxi gentil, qui a préféré me prendre moi plutôt que deux soulards énervés qui attendaient à la station de Belleville (c'était bien la première fois que j'étais pas la soularde que les taxis font semblant de ne pas voir). Et ce taxi très gentil m'a tapé la discut' parce que tu vois j'ai l'air plutôt sympathique et que je fais souvent cet effet là aux chauffeurs de taxi en mal de conversation et parce qu'il était très très soulagé d'avoir échappé aux deux autres qui tapaient tout de même sur son coffre comme des damnés -oui c'était un peu flippant, mais après le feu est passé au vert et bye bye les loosers. Et donc le chauffeur de taxi très très gentil qui me tape la discut' me branche sur mes origines. Il m'a dit que j'avais l'air exotique (ça j'avoue qu'on me la fait pas souvent, j'aurais dû me méfier). Et là, le voilà, là mon chauffeur de taxi très très très gentil qui me dit que je dois être portugaise, rapport à mes cheveux bruns tout ça.

Bordel, va encore falloir que je me refasse une couleur. Plombée, je suis plombée........

dimanche 20 janvier 2008

Will you please take your pills, now?

Aujourd'hui la vraie question à 100.000 euros:

Est-ce que j'écris tout ça pour qu'il le lise un jour?

Déjà j'envoie mes mots très loin de moi, dans la stratosphère du web mondial, enfin je voudrais bien croire ça. Mes mots loin de moi, pour graver cette histoire, ou bien pour l'oublier? Et lui dans tout ça?

Bon dans l'ordre:
Est-ce que ça me permet de l'oublier?
Oui, un peu.

Est-ce que c'est juste pour tourner la page?
Peut-être bien... mais ça voudrait dire que j'ai accepté de la tourner, et c'est honnêtement pas le cas. Il me reste trop à écrire là dessus. C'est pas encore l'heure.

Est ce que c'est pour graver mes souvenirs, pour partager cette histoire, pour voir si je suis la seule à vivre ça?
Un peu tout ça oui. La distance que ça créé entre nos nuits et moi, quand j'appuie sur "publier le message", c'est déjà ça de pris. Ranger mes souvenirs flous d'une histoire vécue bourrée, c'est bon. Et puis des mots lus sont des mots qui ne m'appartiennent plus, ce n'est plus mon fardeau.

Donc:
Ecrire pour oublier
Ecrire pour refaire l'histoire (aussi)
Ecrire pour terminer
Ecrire pour l'enterrer


Ecrire pour lui?????
ça putain, je sais pas répondre, je vais prendre le 50/50, ou l'avis du public... c'est bien ça, l'avis du public.

Alors?

samedi 19 janvier 2008

La question

Un jour je voudrais savoir ce qu'il a retenu de tout ça. Ce qu'il retient de moi.

Si le mauvais de la fin l'emporte sur le très bon du début.

vendredi 18 janvier 2008

Vendredi c'est voici

Et pas ravioli.

La semaine dernière j'ai parlé à Pierre de la Star'Ac 3 (mais si, celui qui était parti comme un prince après avoir massacré Freddy Mercury habillé en valet du marquis de Sade sur une chorégraphie sublime de Kamel Ouali).

Bon, il m'a juste demandé la station de métro la plus proche.
Oui, mais y'avait plein d'autres gens sur le canal Saint-Martin à ce moment-là et il était pas obligé de me demander à moi....

Et à part ça?

A part ça, il a des cheveux blancs sur les tempes. Je te jure ça m'a fichu un coup....

Et sinon?

Sinon rien.

Pourquoi je raconte alors? Parce que je l'avais encore dit à personne, j'avais zappé.
Putain j'ai vraiment changé!

En même temps, faut pas que je m'emballe aussi, si ça avait été Georges-Alain de la Star'Ac 2, j'aurais envoyé des textos à tout mon répertoire je crois......

U-Turn

Après ça a fait qu'empirer.

Quoi?

ça, cette envie qui me mange, ça, cette obsession qui s'enfuit jamais, qui se repose jamais, qui s'emballe. Le début du mauvais trip, le moment où ça bascule, c'était là. Ce matin après la deuxième nuit. Le matin après les chutes, le matin où j'ai eu ma photo en vrai. Mon vrai cadeau, sa ruelle et son ombre.

Le matin où j'ai pas demandé si on se revoyait alors que déjà ça me brûlait de le retrouver. C'est définitivement là que les emmerdes ont commencé. Là, parce que ça aurait jamais dû continuer. Là que j'ai commencé à me sentir lamentable. Là que j'ai commencé à le forcer, le pousser, le tanner. Et bien sûr, plus je le harcelais, plus je me sentais minable, bien sûr. Le début de la merde. Le tournant. Là. Ce matin là, ses mains sous mon tee-shirt, et moi qui me tais, qui demande rien pour la dernière fois. Là, ce matin-là j'aurais dû partir avec ma photo, mon cul et ce qui restait de ma dignité et effacer son numéro une bonne fois pour toutes. Avec ma photo sous le bras, dans la rue, je me sentais forte, j'étais certaine de faire partie du clan des winneuses. J'aurais dû partir là. Avant que ça merde sérieux.

Et bien sûr j'ai pas fait ça.

jeudi 17 janvier 2008

Re genesis

Revenons à la photo. Sa photo, là, sur l'écran. Sa photo qui me parle, là, tellement, avant même de le rencontrer pour de vrai. Avant même de le toucher. J'aurais dû m'en douter. Forcément qu'il allait me retourner, lui, s'il faisait des photos comme ça.

ça c'était le prologue. Juste une photo? Non, je mens, y'avait eu une cuite avant ça, une compliquée, avec pleins de protagonistes et du vomi aussi. Mais l'alcool, et les beuveries, j'en parlerais plus tard. Ou pas. Y'a peut être rien à dire sur l'alcool. Ou peut être trop à raconter.

////////////ah pute! j'ai pas fermé les yeux à place de clichy////////////////////

le prologue donc, puis le premier acte, le concert, le concert de la fille bourrée et courir après, courir pour le voir après, parce que ça urge là déjà, profiter de l'occasion de le revoir l'air de rien (mais enfin, tu crois vraiment que tu trompais ton monde idiote?). Et ensuite, le premier des taxis-blackout.

Et après?

Après y'a eu une seconde fois. Une autre fois pour voir.Une deuxième fois et si je suis honnête ça aurait dû être la dernière sans déconner. Je l'ai eu ma photo.

mercredi 16 janvier 2008

Strike the pose

La photo.

La photo c'est le début et le milieu et peut être la fin aussi.
Le début, l'excuse, (le prétexte?) pour le voir. Non même pas, à l'époque c'était même pas si conscient cette attirance, cette faim. Juste des photos intelligentes, et juste une, tellement belle que c'était pas possible de pas essayer de la voir en vrai. Le besoin de voir, le réveil enfin de l'envie de voir. L'envie de sortir, de bouger, pour voir une photo, user mes yeux et en prendre plein la gueule. Voir une photo, pas un mec, pas une chose, juste une photo, là, qui me scotche sur mon écran, qui m'empêche de fermer la page. Juste la regarder comme ça, des années, se perdre dans cette rue sombre et toujours viser le ciel. Et la possibilité de la voir en vrai, sans l'écran, là, entre nous, c'est bien pour ça que j'y suis allée. Que j'ai osé y aller. Parce que non, ça me ressemblait pas de faire ça, et c'est pas pour lui, non pas parce qu'il me faisait déjà bander. C'était pour la voir elle, et c'était un rendez-vous foireux, parce qu'elle était pas là.

Donc, comme elle y était pas, voir ses soeurs et se perdre dans leurs ciels aussi. Juste un verre de blanc et un voyage immobile dans une cave. ça s'écrit pas, le bien que ça m'a fait d'y aller et de regarder ces photos là. Oser, c'était déjà revivre.

mardi 15 janvier 2008

Subway trip

J'ai perdu le fil, je compte plus les missions, à vue de nez, c'est la huitième mais je sais plus vraiment.
On va dire que je la sens comme la mission 8, et puis c'est tout, et puis c'est moi qui décide, merde.
Mission 8, donc: fermer les yeux quand j'arrive à Place de Clichy. Quand mon métro rentre dans la station fermer les yeux.

Parce que, non, je le croiserais pas. On a pas les mêmes horaires. Et puis y'a un dieu pour ça, un dieu pour les rencontres fortuites. Un dieu pour jamais rencontrer la personne qu'il faut pas juste par hasard, comme ça. Et le hasard fait bien les choses. Comme le photographe drogué n°1, canal historique, par exemple. Lui je le croise toujours par hasard, et toujours quand on est dispos tous les deux l'un pour l'autre, quand on a envie tous les deux. Et ça fait douze ans que ça dure, c'est dire si ma théorie tient la route... C'est même plus qu'une théorie, c'est de la magie.

Donc non, il faut fermer les yeux à Place de Clichy. Je sais que ça sert à rien. Je sais que ça n'arrivera pas. Et oui, bien sûr, je le sais, qu'il prend même pas le métro ce mec-là........

lundi 14 janvier 2008

Ce soir rien

Ce soir j'écris pas je lis.

Besoin de me replonger dans ses mots à lui, de retrouver un peu la réalité de ce que c'était, ce truc, là, qu'on a vécu, ou presque.

Parce que d'écrire tout ça, je me détache, c'est sûr, de lui et de cette histoire. Chaque mot laché, chaque point tapé, chaque phrase m'éloigne, me déleste, me libère (?)
Me libère de quoi d'ailleurs? De rien, si ce n'est de ce que j'ai moi-même créé, un truc un peu toxique sur la fin où je poussais pour obtenir quelques heures d'une ivresse très aléatoire qu'il souffrait de plus en plus de me donner (enfin ça je saurais jamais, mais c'est ce que j'ai cru comprendre ce soir).

Je suis pas sûre d'avoir aimé tout relire, là, ce soir, ça tourne un peu dans ma tête, ça me rend pas très fière, ça me fait pas mal douter.



Le début c'est très agréable de relire les allusions, les mots qui prêtent à confusion, les petites bombes qu'on se lachait, comme ça, l'air de rien et les premières promesses, celle de ne rien dire à personne par exemple, ou celle de se voir encore et vite et puis celle de prendre que du plaisir et de pas s'aider, ni s'aimer, ni s'attacher.

Après c'est un peu étrange, comme si j'avais jamais lu certaines de ses phrases, et surtout comme si, parce que je me foutais complétement qu'il ait une meuf, je n'avais jamais écouté ses doutes. Jamais entendu ses hésitations et surtout jamais pris en considération cette partie-là de sa vie, puisque moi ma vie était toute séparée de cette histoire et que rien ne filtrait de l'un à l'autre de mes deux mondes.

En fait c'est moi qui ai dit ça, proposé le deal maudit: on s'aide pas, on se baise et point. On se voit quand on a envie et on partage rien. C'est vraiment con, non?
Parce qu'au début, c'était pas ça, on parlait beaucoup de nous finalement, de ce qu'on vivait et de ce qui nous faisait souffrir. Et là, d'un coup, je balance ça, cette idée débile, et là, on a plus rien à partager que les nuits, les nuits de baise après des cuites sévères. Voilà, on discute, on s'apprivoise, on s'apprend, et d'un coup, voilà, tout ce que tu pourras avoir de moi c'est mon cul que je te prête bien volontiers parce que c'est trop bon. Alors, maintenant, maintenant que j'ai réalisé ça, je me demande si je me suis pas tiré une balle dans le pied...
Et maintenant, je me dis que bien sûr c'est moi qui l'ai voulu comme ça, et bien sûr que j'ai proposé ça parce que je devais sentir qu'il avait rien d'autre à me donner, et bien sûr ça n'aurait rien changé qu'on continue de parler de nos vies de merde. Mais bon, je saurais jamais, n'est-ce pas, ce que ça aurait donné.........

dimanche 13 janvier 2008

C'est chimique ça s'explique pas

Voilà la suite, encore, du bon et du bien qui reste malgré tout.

Après la lumière, et après le froid, deuxième série d'instantanés, instants tanés et bientôt fanés:


La peau. La chimie. Sa peau. Ma peau. Comme un aimant. L'amant aimant, ça fait presque titre, dis donc. La chimie en tout cas ça s'explique pas, et c'est sûr que ça s'écrit pas non plus. Juste la peau donc, et on arrête de mettre des mots là-dessus, on se contente de croiser les doigts en espérant retrouver ça ailleurs, chez un autre, un bras doux comme ça, un goût et une odeur qui s'expliquent pas... putain comme je croise les doigts fort.


Le cul nu. Son cul nu qui fait le café. Juste entre-ouvrir les yeux, à peine, pour empêcher le jour de se lever, et voir ça, son cul, nu, qui prépare le café. Qui vide le marc dans la douche, pose la cafetière italienne sur la plaque et revient dans son lit, et là, le cul froid contre moi.


La chute. Comme un hommage aux dead kennedys, tomber du lit, deux fois, la seule nuit passée dans un vrai lit et tomber, deux fois, par terre, lui sur moi, puis moi sur lui. Sombrer, deux fois, tomber, bourrés, deux fois... La chute donc, et surtout, la surprise de trouver des traces de son pouce sur mon bras le lendemain.

Le picon. c'est pas bon. Le picon le rend impuissant. Voilà c'est dit. Mais bon, c'était drôle quand même, cette tête qui souffrait tant, cette gueule de bois monumentale qui s'affichait là sur son visage et ses efforts pour quand même y arriver. Pas gentille de me moquer, petite vengeance à deux balles. Surtout que le picon, c'est quand même bon, un peu. Et qu'avant de partir, ce matin-là, on est restés plantés sur le lit, moi déjà prête à partir et lui juste mort, ma main dans ses cheveux et son mal de crâne si terrible qu'il irradiait dans mes doigts. Et cette promesse ensuite: no more picon for Léon.


La morsure, là, sur mon sein. Comme Zidane, le droit d'abord, toujours. La morsure qui fait mal et qui fait bien, celle qui fait crier mais celle aussi trop bonne qui fait crier. Surtout ne pas bouger. Lui laisser le temps de mordre, là, vraiment. Surtout ne pas oublier, ne pas bouger pour que surtout il n'arrête pas. Ne lâche pas. Ne bouge pas. N'arrête pas.


Allez, no more Léon for tonight.

samedi 12 janvier 2008

Faudrait pas croire

que c'est que un bad trip.

Parce que y'avait surtout du bon là dedans.
Et parce qu'un jour il faut bien se souvenir que c'était bien. Qu'on a pas fait ça pour rien. Qu'il se passait un truc. Et que c'était bon.

On arrête un peu les missions et je raconte, un peu. Je couche tout ça pour pas laisser que des amertumes et des pensées toxiques. Parce que c'était bien aussi. Parce que c'était bon. Et parce que j'étais pas toute seule à penser ça.

D'abord, la lumière
(c'est un peu mélodramatique comme entrée en matière je concède,
mais peut être ça déteint à force ces conneries...)

La lumière donc.
Quelle lumière me demande Marie-Louise, puisque c'était la nuit?

Mais si, la lumière,
Celle qui venait du vélux au dessus du lit pourri dans la chambre très froide où on était très nus pour la première nuit.
La lumière de la lune qui éclairait son épaule, parfois son visage.
Ce visage que je regardais le plus souvent avec mes doigts, ma paume qui glissait sur son front, ses yeux, son nez, sa bouche bien-sûr c'est surtout comme ça que je le regardais. Mais après le premier des taxis-blackouts, après sa main qui m'attrape, après y'avait ça, la lumière de la nuit sur son visage que je ne connaissais pas bien, pas encore. Et cette lumière-là, merde, c'était beau.



Ensuite y'avait le froid.
Le froid qu'on sentait pas au début, celui qui nous faisait rien, qui nous empêchait pas d'être là, à poil, et de se trouver et de se chercher. Le froid qui venait tard, bien après, quand je sortais de la douche. La douche pleine de grains de café, des restes du réveil. L'eau chaude et puis le froid, là, moi nue et crue comme un matin après une nuit sans dormir, nue et crue dans la lumière du jour bien entamé, se dépêcher d'aller sur le lit canapé, déjà replié (mesure de précaution) et de grelotter comme si j'avais 13 ans. Et ce geste-là, ce geste étrange, sa main dans mon dos et bientôt sa bouche qui souffle de la chaleur, enfin. Ce geste qui soulage deux centimètres carrés de mon dos, mes cheveux qui ruissellent et la douloureuse sensation que cette nuit est bientôt terminée. Ce geste comme un signe, celui du départ et de l'inconnue cruelle: au fait, c'est quand qu'on se revoit?

vendredi 11 janvier 2008

Sans mentir

Mission 4 regarder la vérité en face.

ça fait très psychomoisi magazine
ou Barbara Cuculand, au choix.... Non en fait ce sera la mission 145 ça.
Faut trouver des trucs faciles, des missions pas impossibles. En plus j'ai foiré la mission 3.
merde.......


Allez, on recommence, mission 4: arrêter ma parano (et, accessoirement, accepter qu'il continue à vivre, là, pas loin, et que parfois j'aie des nouvelles, par des chemins détournés, mais des nouvelles tout de même – ah non, ça c'est la mission 5, c'est sûr).
Arrêter ma parano, parce que si, pendant deux ou trois mois, l'autre ne comptait pas, là, elle prend une vraie profondeur, d'un coup. A jouer les mystérieuses, dans sa grande scène du II. Il lui manque juste une tenue adhoc, un habit de lumière et c'est parfait. Je la vois trop, là, drapée dans sa dignité de femme bafouée: "Je sais"........ "Je sais tout"................. "Je sais pour elle".

////Pourquoi je déteste imaginer ça et pourquoi je peux pas m'empêcher d'y penser (note pour plus tard, je crois que je tiens le thème de ma mission 28)?////

Finalement peut-être que j'admire, sans le dire, les filles qui font ça, les mains crispées et le regard planté bien droit dans les yeux du trompeur. Moi qui n'ai jamais réussi (je trouve) à mettre du drame dans ma vie, quoique... Moi je ne pourrais pas dire ça, quoique... Finalement, bien sûr que j'admire ces filles. Et là, même, je préfèrerais peut-être être à sa place (oh non dis pas ça, oh non t'as pas écrit ça?)

Allez, je remonte mes manches et je démonte ma parano (allez, viens-là que je te casse la gueule une bonne fois pour toutes).

1/ d'abord elle sait rien, à moins que je lui aie raconté. Et même si je lui racontais, elle saurait toujours rien, parce que c'est même pas sûr que ça soit arrivé tout ça. Elle sait pas que je voulais rien lui voler. Elle sait pas que je m'en foutais d'elle et même de lui parfois. Et que moi je savais rien, et que moi je sais toujours rien...


2/ et puis si elle lisait dans mes pensées, elle verrait juste ça: MERDE - MERDE - MERDE - MERDE (comme dirait mon frère, parce que c'est ce qu'on pense dans la famille, depuis des années).


3/ putain
je me relis (c'est rare) et je m'apperçois qu'on dirait que je m'excuse........ c'est nul..............c'est pas vrai..........je m'excuse pas............je m'excuse plus....... et si j'avais une once de remords ce serait pas vis-à-vis d'elle......elle existe pas pour moi. Pour lui si. Mais pas pour moi.


4/ ma parano donc
. Vu qu'elle est pas extralucide, vu qu'elle connait mon prénom, vu qu'elle dit tout savoir (enfin c'est ce qu'elle dit), c'est qu'elle a trouvé des mails. Forcé. Ou des bouts d'msssssn. Ou les deux. Parce que si quelqu'un avait balancé, elle pourrait le dire, non? Dire qui lui a dit. Montrer ses cartes un peu, balancer ça, pour tout règler, et faire son solde de tout compte.


5/voilà j'ai trouvé.
Elle a fouillé sa corbeille mail, ou sa corbeille tout court, ou son portable, ça peut être que ça. Parce que ça c'est un peu la honte d'avouer qu'on l'a fait, non?


6/en fait c'est pire
.............. d'imaginer qu'elle a lu mes mots. Mes mots pour lui.......... Horrible, putain.


Ma parano donc: finie.
Par contre
mon bad trip version 2.0 ne fait que commencer.

La vache, je hais les lendemains de cuite.

Drunk mail

Mission 3

Arriver à rentrer chez moi très très bourrée sans avoir envie de toi, enculé.



> Mission 3 ratée

mardi 8 janvier 2008

A l'arrière des taxis

Nos mains qui glissaient sur le skin se perdaient sur la moleskine....
Je suis même pas sure de ma citation.

Bref.

Ce soir, mission 2.

(La première mission c'était arriver à picoler sans l'appeler, et à rentrer seule sans déprimer,
ça j'étais encore bien vénère, c'est passé tout seul.)

La mission 2, c'était de sortir, toujours avec les mêmes, mais sans la colère qui me fait dire que les mecs c'est tous des putes et lui surtout d'ailleurs, le pire des putes. Sans elle donc puisqu'hier j'ai fait la paix, j'ai avoué que je regrettais d'avoir écrit ce que j'aurais pas dû, et puis que ça se finisse comme ça. J'ai mis tous mes remords à deux balles dans un petit mail écrit avec plein de prétention, des petits mots bien alignées jetés vite fait sur une enveloppe dans le métro sur la ligne 2 un dimanche après midi, tout ça parce que j'avais encore oublié de prendre un bouquin, et que Radiohead tournait encore dans mon ipod. Voilà, c'est nul de même plus pouvoir écouter Radiohead sans penser à lui, genre c'était notre musique, alors que rien, on a jamais rien eu à nous puisque nous n'a pas existé. Pffffffffff.

Donc j'ai fait la paix, super, donc j'ai plus vraiment droit à la colère, celle qui fait que pour une fois c'est pas moi que je déteste mais un autre, l'autre, là, celui-là qui fait rien pour que ça aille mieux, qui pourrait mais qui fait pas (comme c'est énervant).

Donc mission 2, sortir et puis rester tranquille, juste profiter de rien, du temps qui passe et qui ne me mènera pas vers un canapé moisi dans une chambre microscopique, du temps qui ne me rapproche plus des heures volées, où je respire et où je baise. Putain, pourquoi j'écris encore au présent, j'y crois pas, je croyais bien que c'était fini tout ça.

Mission 2, sortir et boire sans écrire aucun sms racoleur ou méchant, ou violent. Et pourtant avoir encore son numéro dans le répertoire, à portée de touche, mais résister.

Mission 2 toujours, reprendre le taxi, moins bourrée et surtout seule, pour rentrer chez moi et pas chez lui, et se rappeler pendant tout le trajet ce soir-là, le premier. Et sa main chaude, si chaude qui touche la mienne pour la première fois. Cette envie qui mord et qui ne lache plus, même maintenant, et cette certitude, même avant ce premier contact, qui ce corps-là va me parler, que cette peau-là je vais la goûter, la manger et que son souvenir me fera toujours bander?

Mission 2 donc ce soir, et quoi? Et je suis là, il est 1h24, à écrire ça, ce message à personne qu'à moi. C'est trop nul de se souvenir du trajet en taxi et pire encore de le passer à se souvenir d'une main, d'une langue et d'une bouche qui t'embrasse comme si là, elle te baisait, comme si rien ne comptait, comme si le taxi on s'en foutait, et après tout c'était vrai, car ni l'un ni l'autre on s'en souvenait de ce putain de taxi, de celui qui avait bien voulu s'arrêter, le seul et l'unique, dont on se souviendrait jamais. Le blackout du taxi. Juste la main, la langue la bouche et bientôt, oui bientôt, la promesse d'être à poil enfin, après ces heures et ces jours passés à se chercher, à s'oublier et à se nier.

Mission 2 prendre un taxi et rentrer et se souvenir du taxi, du trajet et de tous les regrets, j'aurais encore préféré y vomir, sur sa banquette en cuir, putain de taxi.