lundi 14 janvier 2008

Ce soir rien

Ce soir j'écris pas je lis.

Besoin de me replonger dans ses mots à lui, de retrouver un peu la réalité de ce que c'était, ce truc, là, qu'on a vécu, ou presque.

Parce que d'écrire tout ça, je me détache, c'est sûr, de lui et de cette histoire. Chaque mot laché, chaque point tapé, chaque phrase m'éloigne, me déleste, me libère (?)
Me libère de quoi d'ailleurs? De rien, si ce n'est de ce que j'ai moi-même créé, un truc un peu toxique sur la fin où je poussais pour obtenir quelques heures d'une ivresse très aléatoire qu'il souffrait de plus en plus de me donner (enfin ça je saurais jamais, mais c'est ce que j'ai cru comprendre ce soir).

Je suis pas sûre d'avoir aimé tout relire, là, ce soir, ça tourne un peu dans ma tête, ça me rend pas très fière, ça me fait pas mal douter.



Le début c'est très agréable de relire les allusions, les mots qui prêtent à confusion, les petites bombes qu'on se lachait, comme ça, l'air de rien et les premières promesses, celle de ne rien dire à personne par exemple, ou celle de se voir encore et vite et puis celle de prendre que du plaisir et de pas s'aider, ni s'aimer, ni s'attacher.

Après c'est un peu étrange, comme si j'avais jamais lu certaines de ses phrases, et surtout comme si, parce que je me foutais complétement qu'il ait une meuf, je n'avais jamais écouté ses doutes. Jamais entendu ses hésitations et surtout jamais pris en considération cette partie-là de sa vie, puisque moi ma vie était toute séparée de cette histoire et que rien ne filtrait de l'un à l'autre de mes deux mondes.

En fait c'est moi qui ai dit ça, proposé le deal maudit: on s'aide pas, on se baise et point. On se voit quand on a envie et on partage rien. C'est vraiment con, non?
Parce qu'au début, c'était pas ça, on parlait beaucoup de nous finalement, de ce qu'on vivait et de ce qui nous faisait souffrir. Et là, d'un coup, je balance ça, cette idée débile, et là, on a plus rien à partager que les nuits, les nuits de baise après des cuites sévères. Voilà, on discute, on s'apprivoise, on s'apprend, et d'un coup, voilà, tout ce que tu pourras avoir de moi c'est mon cul que je te prête bien volontiers parce que c'est trop bon. Alors, maintenant, maintenant que j'ai réalisé ça, je me demande si je me suis pas tiré une balle dans le pied...
Et maintenant, je me dis que bien sûr c'est moi qui l'ai voulu comme ça, et bien sûr que j'ai proposé ça parce que je devais sentir qu'il avait rien d'autre à me donner, et bien sûr ça n'aurait rien changé qu'on continue de parler de nos vies de merde. Mais bon, je saurais jamais, n'est-ce pas, ce que ça aurait donné.........

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