mercredi 16 avril 2008

plus décousu, j'peux pas

Je gère ma culpabilité comme je peux. Mais ne crois pas que je te montre tout. Ici c'est mon symptôme, mon exutoire —ma tanière. Ma dernière échappatoire, là où je laisse mes mains taper n'importe quoi.

Je sais que lui ne lira jamais rien de ce que j'écris. C'est mon dernier rempart, mon garde-fou.

Ma dernière délicatesse.

La seule, d'ailleurs.



y'a un peu de folie ici, oui je sais. Pas que ici, ailleurs aussi, chez d'autres aussi. Cette folie là, ce qui est né en moi, c'est pas juste la colère. C'est pas juste oublier la limite.

Oublier la frontière. Se montrer nue-fragile-entière. Se laisser dire ce "je veux pas crever seule", ce "je peux pas vivre sans toi". ce côté fou-fragile-entier qui fait peur aux garçons. (très).

Ma folie c'est cet espace où je me laisse glisser sans même avoir honte. poussée par rien d'autre que le désir sans bornes qu'on ne peut éprouver que pour ceux qui nous font sentir nous-fragile-entier-vivant.

oui j'ai bu ma honte.

tout.

pourtant y'avait ce petit truc. toujours. cette seconde où elle écrit ces mots que j'ai au bout de la langue "(...) j'écoute True Love Waits cinquante fois par jour, soit trente fois de trop(...)", ce matin pas si lointain où je me suis levée sans avoir dormi, à cause de la trouille inspirée par celle qui aurait voulu que je paye pour mes errances et les siennes aussi. Ces petits instants bien minuscules où le miroir crie "arrête!". Tous ces moments où la position de victime est bien trop confortable, pour lui comme pour moi. Ces nuits à l'oublier dans mes gestes et mes gorgées (oui je fais partie de la team alcoolique chronique). Dans mon funambulisme extrême au dessus de l'amour propre il y a toujours eu un instant étrange, une révélation qui revenait souvent: t'es folle putain. Le temps de dire ça, comme une respiration avant de replonger. Parce que non, bordel, je veux pas crever toute seule.

alors t'inquiète, chérie
mets tes lunettes noires.
c'est qu'un moment, ni bon ni mauvais, à passer. à pas baiser. à pas s'aimer puisque lui n'a pas voulu.

Un matin, bientôt, la Barbie hôtesse de l'air qui sommeille en moi remettra ses talons pute et j'irai bouffer deux-trois gentils qui n'auront, eux non plus, rien demandé au père noël.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour parler follement-fragilement-entièrement: mieux vaut un brin de folie qu'un brin de connerie. Même si celui-là fait beaucoup moins peur aux garçons. (beaucoup). :)

Anonyme a dit…

Ecriture toujours dense..
Petit moment sans faire un tour ici.